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Empêchée : c’est peut-être le terme
qui convient le mieux à Federica. Pétrifiée, elle oscille,
sans jamais véritablement choisir : plumitive, elle n’arrive
pas à faire de l’écriture autre chose qu’un passe-temps ;
infidèle, elle ne parvient pas à choisir entre un compagnon
aux origines prolo et un ancien amour qui devient nouvel
amant ; richissime, enfin, elle ne parvient pas à se
débarrasser de son argent qui la plombe…
Et si elle fait l’expérience de ses limites face au réel,
Federica n’arrive quand même pas à mettre les pieds dans
le plat. Face à une vie sans doute un peu grise, elle continue
de se rêver plus belle et réussie qu’elle n’est. Mais le
réel (il est connu pour ça) se charge, encore et toujours,
de tordre le cou à ses pseudo-désirs : on refuse ses pièces,
ses rapports avec sa sœur et sa mère sont toujours aussi
compliqués, sa vie amoureuse s’étiole, elle n’est toujours
pas enceinte…
La délivrance, peut-être, viendra de la mort du père et
du deuil forcé qu’elle entraîne ainsi que de la volonté
affichée de Federica de payer les droits de succession sur
l’héritage, décidément trop lourd à porter. Quand on a tout
eu sans jamais avoir rien à donner, qu’il est bon, un jour,
de payer sa dette… Paye, mon enfant, et la culpabilité,
peut-être, disparaîtra. Enfin adulte.
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Côté bonus :
on reste un peu sur sa faim, même si le DVD remplit correctement
son contrat. Outre les filmographies, les photos et le film-annonce,
on trouve un portrait filmé de Valéria Bruni Tedeschi, des
morceaux du casting, ainsi que quelques scènes coupées.
Le portrait filmé de Valéria Bruni Tedeschi par Sophie van
Baren se révèle ainsi intéressant, même si, à l’arrivée,
il a plutôt tendance, parfois, à ressembler un peu trop
à un simple “ making of ”. On y découvre une Valéria
tour à tour conciliante, directive, un brin autoritaire
parfois mais toujours sûre de son art : elle orchestre
les prises de vue, discute, propose, conseille ses acteurs
(notamment Jean-Hugues Anglade dans la scène de “ L’Internationale ”,
une surprenante casquette rouge vissée sur la tête…), s’énerve
même sur une voiture sans embrayage… Le film nous livre
également son lot de scènes de tournage : on y apprend
notamment qu’Emmanuelle Devos fait pipi juste avant les
scènes (!)