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Le hasard faisant très bien
les choses en matière de télé-réalité, les attaques se multiplient
et se précisent à l’encontre du Français. Les mêmes que la
veille, à savoir Helder et Raimondo, profitent de l’avoir
dans le collimateur pour lui refaire une garde-robe. « Il
est faux cul à fond », tranche le Portugais, précisant
: « il en fait un peu trop ». Nous en avons la démonstration
par deux fois et demie. La première et demie, lorsque les
nice lofteurs sont réveillés au son de Kalinka Kalink, en
guise d’introduction à la journée russe qui s’annonce, notre
Français saute du lit et entame un kazatchok des plus douteux.
Qu’importe, il remet ça l’après midi, lorsqu’il s’agit d’endosser
le costume moujik. A la différence que, cette fois, au geste
vient s’ajouter la voix, que dis-je ? la vocifération (figurez-vous
Patrick Fiori dégueulant son yaourt bulgare), histoire d’être
certain d’attirer l’attention. Parce que c’est aussi ça, Prosper
: toujours prêt à remettre son ouvrage sur le métier. La persévérance,
qu’on lui a dit au cours Florent, la persévérance. La deuxième
illustration, et non des moins drôles, a lieu lorsqu’il s’essaie
au gyroscope, engin sphérique où un cobaye sanglé tournoie
dans tous les sens. Là encore, il en fait des tonnes en gueulant,
jusqu’au moment où, à force d’être tourné et retourné, son
estomac lâche. Et Prosper de rendre son caviar. Pas classe.
Fort de ces considérations italo-portugaises, Mr Nice convie
ses convives à se livrer à un petit jeu de massacre inspiré
de la roulette russe. La roue tourne, si ton drapeau sort,
tu tires une question et tu y réponds honnêtement. Inutile
de préciser que les questions en question sont délicates et
sans conséquence. Inutile de préciser que le hasard fait bien
les choses. Oui, inutile, je l’ai déjà précisé. Donc, la roue
tourne, s’arrête sur le drapeau portugais, Helder tire un
petit papier, découvre la question. Blêmit. Sue. Hésite. Appuie
sur la détente. Il lui faut désigner celui qui lui semble
le moins honnête du groupe. Le coup part. Net. Prosper est
abattu. S’en suit une explication dans le cellier, où l’un
n’est pas prêt à entendre quoi que ce soit, malgré ses demandes
insistantes, et l’autre n’est pas foutu d’expliquer quoi que
ce soit, seulement capable de dire: « non, c’est pas
que t’es malhonnête, mais t’es comme ça ». Ce qui entérine
leur réconciliation, satisfaits de s’être expliqués.
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Le Français s’en trouve
complètement déstabilisé. Privé d’explications claires, il
ne sait à quoi s’en tenir. Il se réfugie auprès de sa brune,
Eleanor, qui écoute, perplexe, sa quête de justification :
« des fois, je pense quelque chose mais je ne réfléchis
pas à ce que la personne me dit. C’est pas malhonnête? »
Si ce n’est pas malhonnête ? Honnêtement, je ne sais pas,
parce que là je pense quelque chose et je ne réfléchis pas
à ce que tu me dis. Sans doute peu ou pas convaincu de sa
prestation, il choisit de mettre les choses au clair au confessionnal
: « [Helder] touchait à l’intégrité de l’homme, mais
je ne pense pas être malhonnête. Même si j’ai fait des petites
bêtises quand j’étais petit, je suis quelqu’un d’honnête,
je pense. » C’en serait presque touchant s’il n’avait
précisé, peu avant, qu’en d’autres circonstances cela ne l’aurait
pas « dérangé, mais ici… » Silence. Confusion. C’est
bon, on l’a. Coupez !
Cependant, Prosper n’est pas le seul à faire les frais de
la nouvelle stratégie de Mr Nice qui consiste à faire affronter
leurs peurs et leurs démons aux nice lofteurs. Ou le mariage
inattendu de Nice People et de Fear Factor. Aussi, l’une des
épreuves imposées à Elena, dans le cadre de la journée russe,
consiste à plonger entièrement dans un bain glacé. A la clé,
caviar pour tout le monde. Or, l’épisode précédent nous dévoilait
justement la phobie de l’eau de la Russe. Que de délicatesse,
Mr Nice. Sachant cela, Raimondo, inquiet, lui demande si
elle est prête à faire ça et, surtout, si elle y est habituée.
La réponse est négative, empreinte d’affolement. Résignée,
elle accepte, non sans préciser que, pour elle, « ça
va être la pire des choses. » Elle entre dans l’eau glacée
et ressort illico presto. Une fois le groupe dispersé, elle
accuse le coup. Elle restera sous le choc un moment. Qu’importe,
pour du caviar. Comme dit la chanson de Murat : « si
tu veux bien vivre dans une [télé] poubelle/ ils te refont
une bite en or ».
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