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Sauf que JP n’a pas du tout
l’intention d’arrêter là. Maintenant, il passe à l’offensive
Prosper. Point de gant, point de long discours, juste la menace
: « Tu sais que je vais me la faire ta femme ? Tu
sais que je vais me la faire ! » Le Français se dandine
en lui riant au nez, tandis que sa femme se charge d’assurer
sa propre défense : « Non, tu vas pas te la faire!
Non, tu vas pas te la faire ! » Du coup, il précise
sa menace à l’encontre de Prosper, en en faisant, d’entrée
de jeu, la cible de toutes ses incartades. Il se rallie à
la vindicte collective, tout en prenant l’air de découvrir
avec stupéfaction les travers dudit nice lofteur.
Il joue le jeu des stratégies en se posant en expert de la
télé-réalité. Confortés dans leurs convictions, les autres
nice lofteurs restent cois d’admiration devant
la finesse d’esprit de leur invité . Je suis atterré.
Par cette entremise, le couple franco-britannique passe une
fin de week-end moins exposée. Moins en scène, sa présence
se déploie dans le discours ambiant. Toujours, et plus que
jamais servi par les doutes de Jean-Pascal : « J’arrive
pas à percuter. Moi, par rapport à ce que j’ai vu, lui, il
joue un jeu, elle est amoureuse. Voilà, pour moi c’est ça.
Maintenant, elle, elle est tellement amoureuse, elle a flashé,
qu’elle est toujours de l’avis de son mec. C’est fréquent. »
Et, les Katrin , Nalle , Michaël et Serena présents à
son allocution sont de son avis. Ça aussi, c’est fréquent.
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Plus fréquent encore, le
manège germano-italien qui se joue depuis quelques jours dans
la Villa. Raimondo et Katrin se cherchent et s’allument à
qui mieux-mieux. Le jeu est d’autant plus troublant que chacun
s’en explique avec distance et amusement au confessionnal.
Il s’agit bien d’un jeu, nous assurent-ils. N’empêche que
l’Italien se laisserait volontiers tenter. Mais, pas autant
qu’elle. Car derrière ses airs de ne pas y toucher, on décèle
de plus en plus les allures d’une jeune fille en feu. À sa
façon de mettre ses fesses sous le nez de l’Italien, de le
laisser les caresser et malaxer, de lui exposer sa poitrine,
de lui proposer sa cuisse, de faire des ronds de jambe pour
pénétrer sous la couette, elle dit quelque chose. Et Raimondo
ne l’entend pas, qui trouve qu’elle ne « s’exprime
pas assez ». Ou l’entend mais ne veut l’admettre.
Peu à l’aise en palabres, elle donne le sentiment de quelqu’un
qui agit. Spectatrice de bien des discussions, et si elle
était à l’affût de l’action ? Auquel cas, elle aurait toute
la dimension d’une héroïne de Sade. Elle est l’étrange croisement
de Justine et de Juliette. Comme Justine, elle est objet indéfini
du désir dont elle est la pure origine. Et, c’est par la présence
de l’Autre qui se la représente comme objet de désir, que
son désir trouve représentation et incarnation. Seulement,
aux confins du désir et de la représentation demeure son innocence,
et c’est là tout son malheur. Ainsi, Katrin se frotte en même
temps qu’elle se cogne à Raimondo , qui se bride car la voit
comme une petite sœur adorable et mignonne.
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