À l’antithèse
du panthéisme, Adresse Inconnue décrit
la campagne coréenne comme un espace originel et
hostile, comme dévastée par la guerre. À
l’orée du film, la seule activité humaine
qu’il nous donnera à voir sera celui, de l’abattage
de chien. Travail sordide et primal, qui inscrit le film
dans le contexte d’une Corée démunie et en
état de survie.
Se focalisant sur les trajectoires
de trois personnages, Kim Ki-duk brosse par petites touches
d’humiliation et de honte mal ravalée le portrait
de sans-grade condamnés d’avance par l’exemple de
leurs aînés. L’intense sentiment de gâchis
et d’injustice profonde qui régit ce petit monde
confine ainsi à la noirceur absolue. La résolution
possible par la violence, dans la vengeance, oriente soudain
le film vers un espace informel, à la tonalité
incertaine mais déception. Ce mode déceptif,
que Kim Ki-duk approfondira dans l’étrange Real
Fiction, a quelque chose de la haine absolue, si puissante
qu’elle en vient à effacer tout bourgeonnement d’émotion :
séquences autrement plus inquiétantes par
leur précision clinique que les explosions de violence
brutale que distille méchamment le film.
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Titre : Address Unknown
Titre VO :
Soochwieen Bodmyung
Réalisateur :
Kim Gi-Deok (Kim Ki Duk)
Scénariste :
Kim Ki-Duk
Directeur Artistique :
Kim Ki-Duk
Photo : Seo Jung-Min
Interprète :
Yang Dong-Kun, Kim Yong-Min, Pan Min-Jong, Cho
Jae-Hyun, Bang Eun-Jin, Myung Gye-Nam
Musique : Park Ho-Jun
Durée :
117 Mins
Année :
2001
Pays : Corée
du Sud
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