Roman entre dans La
joyeuse bande, programme radio destiné aux enfants
puis joue dans la pièce Le fils du régiment,
remportant un vif succès, ce qui lui vaudra d'être
appelé par la suite par des étudiants de l'Ecole
de Lodz pour le tournage de Trois Récits.
" Pour moi, ce premier contact avec le plateau fut
une révélation. Je sus sans l'ombre d'un doute
que je voulais passer le reste de ma vie avec ces gens-là.
" (1) Roman
décidé à entrer à l’école
de Lodz, veut s’inscrire d’abord à des écoles
d’art dramatique mais il est recalé à plusieurs
reprises. Il prend le risque de se faire incorporer à
l’armée pour trois ans. Il tente l’évasion
vers l’Ouest, sans succès. Au bord du gouffre, un
appel téléphonique, pourtant, le sauve. C’est
Andrzej Wajda, il tourne son premier long-métrage,
il a un rôle important pour Roman.
A l’époque, "
tous les films étaient tournés avec l’approbation
du parti. (…) Le succès d’un film ne se jugeait pas
d’après les recettes et le nombre d’entrées
; ce qui comptait, c’était son contenu idéologique…
" (1) Le film
de Wajda s’intitule Génération (Pokolonie),
c’est un film de propagande mais " ce qui faisait
la différence, c’était sa mise en scène.
" Polanski passe une série d’examens, il
est finalement accepté à l’école de
cinéma de Lodz où il tourne des films dont
Deux hommes et une armoire (1958), médaille
de bronze à Bruxelles. Puis il rencontre Barbara
Kwiatkowska, sa future femme.
1961 : Le Couteau dans
l'eau. Quelques problèmes de tournage et la rupture
avec Barbara. Il faudra aussi refaire tout le son du film,
Roman doublera alors la voix de l'auto-stoppeur. Articles
catastrophiques de la presse : " Tout ce que Polanski
possède en fait de diplôme de cinéma,
c'est un permis de conduire international ! "
(1) mais prix à Venise en 1962.
Rencontre avec Gérard
Brach, alors aussi fauché que Polanski. Ils mettent
tous les deux au point le scénario de Cul de sac,
dont le titre original était Riri. "
Gérard et moi venions d'être trahis par une
femme et le personnage de Theresa naquit d'un besoin de
revanche. " (1))
Il réalise ensuite le sketch Rivière de
diamants , dans le film Les plus belles escroqueries
(1963) et éponge ses dettes.
Vient alors Répulsion
(1964). Le script de Roman et Gérard Brach fut achevé
en 17 jours. Deneuve doit tourner sans maquillage et campe
très bien le personnage " à tel point
qu'à la fin du tournage elle était devenue
lointaine et un peu folle. "
(1) Ours d'argent au festival de Berlin. Malgré
un tournage pluvieux et violent, Polanski tourne Cul
de sac (1965). Le film rencontre un certain succès :
il est souvent considéré aujourd'hui comme
son meilleur.
Il enchaîne avec
Le Bal des Vampires (1967). " Chaque fois
que j’avais assisté à la projection d’un film
d’horreur, à Paris, nous avions constaté que
le public riait aux larmes. Pourquoi ne pas réaliser
un film dont le comique serait volontaire, cette fois ?
" (1) Filmsways
parle alors pour le rôle féminin d’une certaine
Charentaite, " c’est ainsi que je l’épelais
mentalement, à la française, n’ayant pas la
moindre idée de ce pouvait être."
(1)" Charentaite " est Sharon Tate.
" Je n'avais jamais rencontré quiconque qui
lui ressemblât. " (1)
Idylle sur le tournage, puis ils vivent ensemble à
Londres. Le film était drôle et réussi
mais " charcuté " par la production.
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La MGM envoya un mémo
contre certains détails du film : " page
5 : vous éviterez s’il vous plait toute insistance
sur le décolleté de la fille. Page 17
: nous vous demandons d’éliminer la bouche tâchée
de sang. Page 21 : " Nous vous demandons d’éliminer
l’expression : un petit coup vite fait ? " Page
30 : " Nous ne pouvons accepter la réplique
: "Je vais vous le coller quelque part… "
Etc.
On envoie à Polanski
l'histoire de Rosemary's baby (1968). Le film sera
vu par les yeux de Rosemary (renforcé par l'emploi
de focales courtes). C'est un triomphe. " Pour la
première fois de ma vie, je n'avais pas besoin de
me débattre pour survivre. Le succès immédiat
de Rosemary's Baby fit de moi une manière
d'enfant chéri de Hollywood. "
(1) Peter Sellers, Warren Beatty, Bruce Lee sont
ses meilleurs amis du moment. Il est plus amoureux de Sharon
Tate que jamais, mais doit la quitter quelques semaines
pour préparer son prochain film : " Tandis
que je la serrais dans mes bras pour l’embrasser, une pensée
grotesque ma traversa l’esprit : tu ne la reverras jamais.
"