Avec des films comme Mrs
Doubtfire, Good Morning Vietnam, Le Cercle des
poètes disparus ou Fisher King au début
des années quatre-vingt dix, Robin Williams, qui était
déjà une star outre-atlantique grâce au
show Saturday night live, fait preuve d’un véritable
tempérament d’acteur et d’une force comique indéniable.
Après avoir enchaîné les rôles d’enfants
qui ne veulent pas grandir dans Hook, Toys,
Jumanji ou Jack, cette image lui colle à
la peau et il va vraiment finir par passer pour un attardé,
en enchaînant ces derniers temps les bides retentissants,
des films aussi inoubliables que L’Homme Bicentenaire,
Au-delà de nos rêves, Flubber, Jacob le menteur
ou Docteur Patch. On en vient à se demander
pourquoi un tel acharnement dans la nullité lorsqu’on
a ses capacités. Même Jean-Claude Van Damme semble
plus subtil dans le choix de ses projets.
Rarement un comédien ne se sera
tant enfermé dans un registre, montrant son incapacité
à sortir de la guignolerie mièvre qui engluait
sa vraie nature. Car à bien y regarder, comme le souligne
Mark Romanek, réalisateur de Photo Obsession,
un point commun entoure tous ses rôles, comiques comme
dramatiques : ils se construisent une sorte de monde
imaginaire, de réalité fictive pour mieux accepter
leurs pathologies, ou ce qui ne tourne pas rond dans leurs
vies.
C’est bien la preuve que
Robin Williams est un grand comédien et que s’il n’a
pas su faire les bons choix, il semble aujourd’hui déterminé
à tourner la page de sa période " clown
attitré d’Hollywood ". Dans ses rôles
dramatiques, comme celui du médecin de L’Eveil,
du professeur du Cercle des poètes disparus
ou du psychiatre de Good Will Hunting , on voit à
quel point il peut-être émouvant. Williams serait
sans doute l’un des plus grands de sa génération
si sa filmographie n’était pas entachée d’indicibles
navets.
Mais lorsqu’on pense à
Robin Williams, on ne perçoit pas l’étendue
de sa filmographie et on ne voit qu’un seul film, une espèce
de même rôle unique et perpétuel, un acteur
cabotinant et fatiguant de mimiques incessantes. Il a pourtant
su oser certains choix risqués en se travestissant
dans Madame Doubtfire ou en jouant un homosexuel dans
The Birdcage, remake pas si mauvais de La Cage aux
folles.
Son registre est en réalité
loin d’être limité, et il le prouve désormais
en acceptant de sacrifier son salaire pour tourner Photo
Obsession, excellent thriller psychologique. Il incarne
un sociopathe solitaire et inquiétant, révélant
un acteur sachant réellement se mettre à nu.
Insomnia, également
présenté à Deauville cette année,
est sa première prestation de méchant, un écrivain
soupçonné de meurtre qui joue avec les nerfs
d’Al Pacino. Le résultat est plus que convaincant,
et le film, une vraie réussite.
Ces deux rôles
prouvent que Robin Williams a définitivement rangé
son nez rouge et ses bouffonnades pour laisser place à
un acteur capable de finesse et d’audace, qui va peut-être
enfin conquérir le statut qui lui revient.
 |
|
|
 |
|
|
 |
|
2002 Good omens de Terry Gilliam
avec Johnny Depp
2002 Insomnia de
Christopher Nolan avec Al Pacino
2001 Death to Smoochy de Danny DeVito
avec Edward Norton
2001 Photo obsession
/ One hour photo de Mark Romanek
2001 A.I. Intelligence
artificielle de Steven Spielberg
1999 L'Homme bicentenaire
/ Bicentennial man de Chris Columbus
1998 Au-delà
de nos rêves de Vincent Ward
1998 Docteur Patch
/ Patch Adams de Tom Shadyac avec Monica Potter
1998 Jakob le menteur
/ Jakob the Liar de Peter Kassovitz
1997 Will hunting
/ Good will hunting de Gus Van Sant avec Matt
Damon
1997 Flubber de
Les Mayfield avec Ted Levine
1997 Harry dans tous
ses états de Woody Allen avec Caroline
Aaron
1997 Father's day
d'Ivan Reitman avec Billy Crystal
1996 Hamlet de
Kenneth Branagh avec Kenneth Branagh, Julie Christie
1996 The Birdcage
de Mike Nichols avec Gene Hackman
1996 Jack de
Francis Ford Coppola avec Diane Lane
1996 L'Agent secret
de Christopher Hampton avec Gérard Depardieu
1995 Neuf mois aussi
de Chris Columbus avec Julianne Moore
1995 Jumanji
de Joe Johnston avec Kirsten Dunst
1993 Madame Doubtfire
/ Mrs. Doubtfire de Chris Columbus
1993 Being human
de Bill Forsyth avec Kelly Hunter
1992 Aladdin
de John Musker, Ron Clements avec Scott Weinger
1992 Le Visionarium
de Jeff Blyth avec Michel Piccoli
1992 Toys de
Barry Levinson avec Michael Gambon
1992 Les Aventures
de Zak et Crysta de Bill Kroyer avec Tim Curry
1991 Dead again
de Kenneth Branagh avec Emma Thompson
1991 Hook ou la revanche
du Capitaine Crochet de Steven Spielberg
1991 Fisher King
/ Le roi pêcheur de Terry Gilliam avec
Jeff Bridges
1990 L'Eveil Awakenings
de Penny Marshall avec Robert De Niro
1989 Le Cercle des
poètes disparus de Peter Weir
1987 Good morning
Vietnam de Barry Levinson avec Forest Whitaker
1986 Club Paradise
de Harold Ramis avec Peter O'Toole
1983 The Survivors
de Michael Ritchie avec Walter Matthau
1982 Le Monde selon
Garp de George Roy Hill
1980 Popeye de
Robert Altman avec Shelley Duvall
|
|
|
