Petite histoire de retard
et d’avance qui permet au réalisateur, passé
par la case publicité, d'exploiter la mise en
parallèle des univers, tout comme le faisait déjà
Rosa Mertonenesis. De même, dans son premier
court-métrage, Les antres de la terre, dans
lequel le personnage pédalait afin de procurer l’eau
vitale à une simple fleur (une rose), dans un monde
à la surface jaunie par le temps.
Le synopsis du film découle
et s’attache aux procédés voulus par le réalisateur
pour qui : " La frontière du lundi,
c’est cette ligne imaginaire qui sépare le globe terrestre
en deux hémisphères dont l’un est plus âgé
que l’autre d’un jour, c’est un méridien, une ligne
invisible, décalée de 180 degrés par
rapport au renommé méridien zéro de Greenwich.. ".
L’histoire est celle d’une
passagère, embarquée à bord du paquebot
Léviathan, qui fait naufrage en traversant la mer de
Bering. Dans la panique générale, elle accouche
de jumeaux. Les nouveaux nés sont accueillis dans des
barques de sauvetage séparées, qui s’éloignent
dans des directions opposées. L’une va vers l’ouest
et l’autre vers l’est. Les deux frères grandissent
dans deux zones séparées par un fuseau horaire,
avec officiellement un jour d’écart. En conséquence
de quoi, l’un sera condamné à être en
avance d’un jour sur le second, qui sera toujours en retard
d’un jour sur le premier...
Les deux héros ne
se connaissent pas, et seront toujours obsédés
par ces notions d’avance et de retard : A tel point que
leurs existences respectives seront consacrées pour
l’un à la perte, et pour l’autre au gain de temps.
" Et par la
force des choses , devenus tous deux des ‘terroristes internationaux
du temps’, c’est à l’horloge Universelle de Greenwich
qu’ils décident d’un jour de s’attaquer... ".
Voici l’histoire mise en
œuvre par Nicolas Salis pour servir les enjeux techniques
et visuels du film. Lev et Athan évolueront dans un
monde inspiré à la fois des années 1900
et d’un monde imaginaire futuriste.
Leurs pensées et
intentions seront traduites par une voix off, véritables
monologues intérieurs dans lesquels interviendront
épisodiquement un narrateur extérieur. À
cette intention, un travail particulier sur la bande son et
la musique sera effectué. Le film sera entièrement
doublé, tandis que la bande son sera constituée
à partir d’éléments sonores réels.
Le tout retravaillé en post-production pour en amplifier
la présence.
Les deux frères,
évoluant chacun dans des univers mis en parallèles,
sont tout d’abord nés des pages du story board qui
définit leurs univers respectifs, leurs mouvements
respectifs et les plans dans lesquels ils évolueront.
Si c’est sur ce travail
que s'amorce toute l’élaboration du film, c’est aussi
à ce moment précis que la naissance des personnages
avec l’animation débute grâce au lay-out (l’animation
de la caméra), qui gère également le
rendu de la lumière. Suivant le principe du couper/coller,
les personnages sont placés un à un dans les
séquences définies.
Le travail de modélisation touche
aussi bien les décors et les objets, que la conception
des héros. Ils entrent dans cet univers, véritable
patchwork de références dans lequel les deux
héros évolueront.
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