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MARDI 3 SEPTEMBRE 2002

La fatigue commence à se faire sentir pour le chroniqueur zélé. Mais la dernière projection de Une Journée Bien Remplie, qui clôture l’hommage à Jean-Louis Trintignant, méritait toute notre attention. Le mot d’ordre de ce soir ne pouvait dès lors n’être que " Mort aux cons ".

Une journée bien remplie (c) D.R.   Une journée bien remplie de Jean-Louis Trintignant


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MERCREDI 4 SEPTEMBRE 2002

Dans l’œil du cyclone…Les soirées de l’Etrange acquièrent force d’habitude, quelques heures de déviance dans un monde grisâtre. L'hommage à Kim Ki-Duk s’ouvrait aujourd’hui, par la projection de Crocodile son premier long-métrage. Mais, par esprit de contradiction, nous vous proposons ce soir une ultime plongée dans les marécages du cinéma d’Exploitation, avec Something Weird (1966) de Herschell Gordon Lewis, et Esclave de la Souffrance (1988) de Masaru Konuma. Mais les chefs d’œuvre ne sont pas toujours ceux que l’on croit…. La preuve par deux.

Something Weird (c) D.R.   Something Weird de Herschell Gordon Lewis
Esclaves de la souffrance (c) D.R.   Esclaves de la souffrance de Masaru Konuma

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JEUDI 5 SEPTEMBRE 2002

À l’Etrange Festival, il y a aussi des court métrages : petit compte-rendu sur le lot du panier. Et " l’événement annoncé " de la manifestation, l’hommage à Kim Ki-Duk, se poursuivait aujourd’hui avec Wild Animals. Les voies de la critique peuvent être impénétrables, et au vu de ce film, la sanctification de ce cinéaste a peut-être été prématurée. Par mesure de rétorsion, Wild Animals sera critiqué dans la chronique suivante…

Courts métrages

Il est toujours délicat de composer un programme de film court, de parvenir à moduler l’attention papillonnante du spectateur. D’autant que le parti pris de l’étrange impose une exigence de déviance dans les choix de la sélection, qui risque à tout moment de faire sombrer dans l’ennui de l’excessif à tout prix. Dès lors, les films véritablement dérangeants, porteurs d’un malaise déstabilisateur, étaient fonction des sensibilités de chacun.

Mais revenons sur la programmation...

Tout d’abord, le mignon Auto Mommy (2001), dont l’image emblématique orne le catalogue du festival : ce récit onirique au design particulièrement réussi peine cependant à dépasser une iconographie qu’on imagine très personnelle à son réalisateur Hideto Nakata. Garçon-chien, garçon-tige, robot à corps de crâne chevalin…Autant de formes visuellement, attrayantes par leur étrangeté, mais qui restent bien hermétiques au spectateur plein de bonne volonté. On pourrait aller jusqu’à s’interroger sur la nécessité du support film pour donner vie à cet univers d’une vraisemblance troublante. Plutôt que, par exemple, un environnement qui placerait son spectateur dans une disposition d’immersion.

Autre relative déception, le court-métrage co-réalisé par Karim Hussain (avec Julien Fonfrède), programmateur au festival Fant’Asia de Montréal et déjà auteur d’un court à la notoriété sulfureuse, Subconscious Cruelty. La Dernière Voix (réalisé en 2001) endosse la forme risquée de l’allégorie et prend place dans un univers saturé d’eau : une ville où la pluie ne cesse de tomber, dégradant la matière à l’exception de la peau humaine. Avec la pluie, son cortège de maladie, qui ont rendu muette l’humanité. Le corps se fait alors support de l’écriture, à coup de scalpel. La dernière " parlante " s’enregistre au magnétophone - dans une référence tout juste esquissée à la Dernière Bande de Samuel Beckett, tandis qu’une anecdote aussi triviale qu’une rupture image les conséquences induites par la situation. Malgré la richesse de ce point de départ, La Dernière Voix impose un discours terriblement artificiel sur la tolérance. Au vu des possibilités que s’offrent les auteurs, le rabattement sur une " moralité " s’avère très frustrante.