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Au registre des réussites, The Cat With Hands de Robert Morgan (2000) mélange prise de vue réelle et animation image par image, pour composer une fable à la poésie sarcastique, celle d’un chat désireux de devenir humain. Grâce à la licence du merveilleux, l’animal sorti d’un puits vole aux hommes qui l’approchent les parties qui lui manquent : le visage, le corps…Jusqu’à la langue. The Cat With Hands renoue dans ses passages en animation à l’esthétique du maître tchèque Jan Svankmajer, promoteur d’un emploi surréaliste de l’image-image. La finesse de la gestuelle et un souci du détail qui confine à la préciosité confère à ce film empreint de la cruauté naïve du conte un caractère profondément troublant malgré sa courte durée (4 minutes).

Ayant reçu un accueil mitigé de la part du public, The Provider de Matt Smith apparaît comme une œuvre à la limite de l’expérimental, et doté d’une ambition formelle et conceptuelle qui invite à suivre du coin de l’œil la suite de la carrière de son auteur. Filmé dans un 16mm baveux, The Provider s’inscrit dans une filiation empreinte de nostalgie pour un certain Âge d’Or du bizarre Américain : on pense ainsi beaucoup au David Lynch d’Eraserhead dans la construction d’une tonalité glauque, entre onirisme et naturalisme ; mais aussi au premier Evil Dead de Sam Raimi pour le détournement d’icônes américaines aussi institutionnalisées que les œuvres du peintre Edward Hopper. Grouillant de métaphores extrémistes, The Provider pose l’énigme que constituent les rapports père-fils, et plus particulièrement les modalités de la transmission. Dès lors l’aspect ultra-référentiel du film ouvre son propos à une interprétation plus globale.

Avec Der Schlangemann de Bjorn Renberg et Andreas Hansson et Kann Ich Was Abhaben ? de Johannes Kasenberg, l’école allemande du court-métrage était présente en force dans la sélection. On se souviendra avec bonheur de Forklift Driver Klaus, parodie gore de film institutionnel visible notamment au Festival de Clermont-Ferrand. Parodie encore avec Der Schlangemann, mais de spot publicitaire cette fois : pour une poupée masculine lubrique dotée d’un engin aussi impressionnant qu’encombrant. Outre la reconstitution savoureuse d’une laideur télévisuelle estampillé 70s, on s’amuse beaucoup au détournement porno des aventures de ce coquin de Ken et de cette cochonne de Barbie. La finesse teutonne à son zénith en somme.

Kann Ich Was Abhaben ? utilise la méthode somme toute assez rare de la pixillation (la même qu’employa Jan Kounen pour son célèbre Gisèle Kérosène, influence évidente de Kassenberg) pour offrir quelques instants d’anthologie en la matière : un homme volant à un mètre du sol, sur route et sur l’eau. En guise de générique de fin, le film nous donne d’ailleurs à voir ses coulisses, et le défi physique qu’il a représenté. Le scénario confus malgré une certaine ambition (un cobaye humain à qui l’on injecte une dose massive de rêve aérien s’échappe et acquiert réellement la faculté de voler : il trouvera l’amour) n’a guère d’importance : reste l’émerveillement enfantin que suscite la rêverie de vol.

Signalons la sortie de " L’Etrange DVD " à tirage limitée, compilant 10 ans de courts métrages présentés au festival, dont des œuvres de Gaspar Noé, Marc Caro ou Marceli Antunez (La Fura Del Baus). Disponible au bureau du festival, et aux séances de l’Etrange.

Wild Animals (c) D.R.   Wild Animals de Kim Ki-duk

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VENDREDI 6 SEPTEMBRE 2002

La Poursuite implaccable (c) D.R.   La Poursuite implaccable de Sergio Sollima
Real Fiction (c) D.R.   Real Fiction de Kim Ki-Duk

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SAMEDI 7 SEPTEMBRE 2002

La rétrospective Kim Ki-duk se poursuit aujourd’hui avec une nouvelle projection -cette fois en sa présence de Crocodile, et la projection de Adresse Inconnue, un film que beaucoup découvrirent en DVD mais qui était présenté pour la première fois à Paris sur grand écran. Ce fut l’occasion de juger sur pièce de la qualité d’un cinéaste dont le nom est devenu au fil de l’année un véritable sésame cinéphilique.

Crocodile (c) D.R.   Crocodile de Kim Ki-duk
Adresse inconnue (c) D.R.   Adresse inconnue de Kim Ki-duk