" Avec ses brusques
développements et ses crises soudaines,
avec son public innombrable… avec ses grands créateurs,
son effort collectif, avec sa diversité sans cesse
multipliée,
le cinéma est devenu le premier des arts d’aujourd’hui.
Sa récente évolution démontre qu’il sera
mieux encore,
et plus complètement l’art par excellence de demain,
pour tous et bientôt par tous.
Le cinéma n’est pas encore dépassé
par l’aurore de son avenir… "
Georges SADOUL
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Depuis ses débuts, le cinématographe
rivalise, et ce, de manière insolente, avec l’Histoire
de l’Homme, et l’Histoire tout court. De cette manière
qu’on peut toute de même se poser cette question :
est-ce l’Histoire qui fait le cinéma ou le contraire ?
Le cinéma peut certes même aller plus loin
que l’Histoire de l’Homme, et, comme on a pu souvent l’entendre
dire, rendre les peuples intelligents donc ingouvernables.
Il offre, comme l’assure l’historien Marc Ferro, " un
outil d’investigation irremplaçable pour dévoiler
le réel et révéler les non-dits
d’une société ". Pour ma part, il
est précisément un esprit qui peut aller partout,
une entité palpable, capturant le " fait
humain " avec précision, révélant
à la fois toute sa splendeur ainsi que toute sa laideur,
s’adjugeant de le tordre dans tous les sens, à sa
guise, de le débarrasser de sa souffrance épaisse
et sadique, et encore, que sais-je, de sa couche rance,
capable de maîtriser le réel avec assurance,
celui que l’on côtoie, tant au niveau physique qu’au
niveau moral, dans les rues et ailleurs, dans le sommeil,
dans la faim quand elle nous rend fou et mourant. Le cinématographe
est capable, à lui seul, de magnifier le " fait
humain ", de récupérer le rêve
qui se dégage de la réalité et de le
livrer au spectateur qui lui gardera les yeux grands ouverts.
Le roman que je vous invite à suivre sur le site
Objectif Cinéma toutes les semaines n’aura
pas le mérite de dresser une liste exhaustive de
l’Histoire du cinéma. Il tentera plutôt d’évoquer
tout simplement ce qu’est l’Histoire du cinématographe
que des hommes, sans valeur humaine, sans âme, se
sont permis de posséder avec le concours de l’argent
et de toutes autres moyens détournés… Tout
ce que le réel aura mis à leur disposition.
C’est l’histoire d’un combat.
KINOK ASA, le personnage principal de ce roman, qui, avant
de découvrir le cinématographe un soir de
décembre 1895 menait une existence réelle
misérable, va traverser le siècle du cinématographe,
en restant convaincu qu’on peut, grâce à " l’art
du film ", combattre le réel comme
un cheval de Troie, et démasquer ses nombreuses manigances,
celles qui rendent le monde plus laid qu’il ne l’est déjà.
Ce que KINOK ASA souhaite, ce n’est pas vraiment la mort
du réel. Ce qu’il souhaite, c’est le démasquer,
le mettre à ses genoux, l’humilier.
LE NERF CINEPHILE est avant tout le récit de l’Histoire
du SIECLE vu par l’Histoire du CINEMA ; et l’Histoire
du CINEMA vu par l’objet de son désir le plus brûlant :
le CINEMATOGRAPHE. Dans tous les cas, l’Histoire d’un point
de vue.
KINOK ASA n’est ni un Historien, non plus un Historien du
cinéma, il est un " point de vue ",
c’est cela, une " sensibilité " :
il est celui qui enregistre l’Histoire du cinéma.
En présentant " L’Immoraliste ",
André Gide écrit : " je donne
ce livre pour ce qu’il vaut ". On pourra me reprocher
toutes sortes de maladresses, de rendre insignifiant certains
événements. Moi, j’y crois. J’y crois pleinement
à ce livre, et j’espère trouver d’autres que
moi, si petite personne que je me considère, aimant
ce livre. Car ce livre, n’est pas fait pour les chercheurs
(soigneux ?) de " faits " en tous
genres, les Historiens poussiéreux, mal aimés
par la rue et par tant de spectateurs cinématographiques.
Evidemment, entre les lignes, le " faux, le " merveilleux ",
chers à Paul Valéry, tiendra une place importante.
C’est en cela, qu’il évitera, de tout son cœur, de
sombrer dans la méthode la plus conservatrice.
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