Il a lair et le costume dun
type qui aurait passé quarante ans de sa vie comme
employé aux écritures dans une entreprise de
pompes funèbres. Quant à sa conversation, elle
est du même acabit, alors vous pouvez imaginer
Au bout de quelques minutes, pourtant, il lance, mine de rien,
une phrase qui fait tilt : « La pire chose qui puisse
arriver à un homme qui vit seul, cest de manquer
dimagination. » Nous voilà ainsi ramenés
à nos élucubrations dhier, et notre bibliothèque
dimages-souvenirs se prépare à accueillir
les clichés frais du jour.
Dabord la silhouette de ce drôle
de bonhomme, Titta di Girolamo, anti-héros du film
de Sorrentino, Le Conseguenze dellamore, ensuite
le visage des quatre gamins de Nobody knows, filmés
par le japonais Hirozaku Kore-Eda, enfin lallure dado
cinéphile de Quentin Tarantino qui, à chaque
fin de projection, laisse éclater sa passion du Septième
art dans un enthousiasme applaudisseur et souriant. Quil
soit dévoreur de pellicule, on le savait. On découvre
aujourdhui que sa boulimie est jubilatoire. Et lon
comprend pourquoi le festival a sélectionné
hors compétition LArmée des morts,
un remake gorissime de La Nuit des morts vivants tourné
par Romero il y a près de vingt ans : à linstar
des zombies-cannibales, Tarantino est un pelliculophage qui
a ingurgité en boucle ce genre de cinéma bis
avant de mouliner Kill Bill.