La France ferroviaire se redécouvre drapé
de grèves. Paris, gare de Lyon, les trains s’annulent les
uns derrière les autres. Avant même de découvrir une quarantaine
de films dans le plus grand festival de cinéma mondial, la
fiction s’empare d’abord de nous, nous fait héros d’un film
à suspens, dont l’enjeu est finalement plutôt relatif :
le train de 11h et des poussières va-t-il partir comme prévu ?
Pas si grave finalement. On prendra le suivant !
Des critiques de cinéma inquiets, à la mine défaite, errent
dans la salle des pas perdus, avant de prendre d’assaut la
rame soudain annoncée sur le tableau d’affichage. Dans les
voitures bondées, les voyageurs cherchent désespérément une
place, les réservations ne voulant plus rien dire en temps
de grève. Un homme gueule qu’il est aveugle, il doit s’asseoir.
On est tenté de le croire à sa démarche hésitante. Plus tard,
il racontera ses aventures sentimentales dans les trains de
son passé, notamment l’histoire de cette femme rencontrée
par hasard dans un voyage au long cours (trente ans plus tôt,
il fallait 15 heures pour rallier en train la Côte d’Azur !),
et qui correspondit ensuite avec lui pendant un an alors qu’il
était parti faire la guerre d’Indochine.
Arrivée à Cannes en fin d’après-midi. Il faut reprendre ses
marques. S’amuser à repérer ce qui change d’une année sur
l’autre. La façade du bunker - palais des festivals, par exemple. Cette
année, il est recouvert de cette pellicule brunâtre ou dorée
(au choix !) où s’affichent en lettres roses « Viva
il Cinema ! » exclamation fellinienne que l’on
retrouve cette année sur l’affiche officielle du festival.
Après le retrait des accréditations, la traditionnelle balade
dans la ville et l’installation « domestique »,
place aux premières festivités, la cérémonie d’ouverture,
aperçue sur un téléviseur. La présence sur les marches de
Pénélope Cruz en héroïne du remake de Fanfan la tulipe
(film d’ouverture) compense la diction mécanique de Monica
Belluci en maîtresse de cérémonie et la présentation du pénible
Laurent Weil, dont les connaissances approximatives du cinéma
ne sont plus à relever tant elles sont nombreuses. On retiendra
de cette trop classique cérémonie la présentation du nouvel
opus de « l’histoire du festival de Cannes »,
montage d’archives astucieux et sensible de Gilles Jacob.
Ou comment placer cette nouvelle édition sous le signe de
la mélancolie et de l’enthousiasme.
Ce jour-là
de
Raoul Ruiz (Sélection officielle)
Matrix Reloadeddes frères Wachowski
En la compagnie des hommesd’A.Desplechin - Ouverture
Certain regard
American Splendor de S. Springer Berman et R. Pulcini
Kitchen Stories de Bent Hamer - Ouverture Quinzaine des
Réalisateurs
Les Egarés d’André Téchiné -
Compétition officielle
Les Mains vides de Marc Recha - Un certain regard
Va et Vient de Joao César Monteiro
Uzak de Nure Bilge Ceylan - Compétition Officielle
Mods de Serge Bozon
Le Cœur ailleurs de Pupi Avati
- Compétition Officielle
Qui a tué Bambi ? de Gilles Marchand - Hors Compétition,
Sélection Officielle
Arimpara de Murali Nair - Un certain regard
Elephant de Gus Van Sant - Compétition Officielle
Gozu de Takeshi Miike - Un certain regard
Swimming Pool de François Ozon - Compétition Officielle
Atelier Maurice Pialat
Struggle de Ruth Mader - Un certain regard
Japanese Story de Sue Brooks - Un certain regard
Le Monde vivant d’Eugène Green - Quinzaine des Réalisateurs
Interstella 555 de L. Matsumuto et Daft Punk - Quinzaine
des réalisateurs
Dogville de Lars Von Trier - Compétition, sélection officielle
Tiresia de Bertrand Bonello - Compétition, sélection
officielle
Bright Future de Kiyoshi Kurosawa - Compétition, sélection
officielle
Pas de repos pour les braves d’Alain Guiraudie - Quinzaine
des Réalisateurs
Le Temps du loup de
Michael Haneke - Sélection Officielle Hors Compétition
Drifters de Wang Xiaoshuai - Un certain regard
The Brown Bunny de Vincent Gallo - Compétition, sélection
officielle
Les Invasions Barbares de Denys Arcand - Compétition,
sélection officielle
The life and art of Charlie Chaplin de Richard Schickel
- Hors Compétition
Purple Butterfly de Lou Ye - Compétition, sélection officielle
La Petite Lili de Claude Miller - Compétition, sélection
officielle
Films de la Ciné Fondation
La Chose public de Mathieu Amalric - Quinzaine des réalisateurs
Le Domaine de Lester James Peries - Sélection officielle
Hors compétition
Mystic River de ClintEastwood - Compétition, sélection
officielle
Shara de Naomi Kawase - Compétition, sélection officielle
Les Côtelettes de Bertrand Blier - Compétition, sélection
officielle
Sang et Or de Jafar Panahi - Compétition, sélection officielle
The Tulse Luper Suitcases de Greenaway - Compétition,
sélection officielle
Post Scriptum : Séance de rattrapage au Forum des
images pour deux films de la Quinzaine des Réalisateurs qui
nous ont échappé sur la Croisette.
Courts métrages
No pasaran, Album Souvenir de Henri-François Imbert
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